Ravel - La traversine
Dans son dictionnaire, Paul Robert définit la traversine comme étant la planche servant à passer d’un bateau à un autre.
C’est le nom que nous avons donné à cette longue voie qui est en projet d’aménagement dans le cadre du réseau RAVeL de la Région wallonne sur les anciennes lignes SNCB 126 et 127. Notre chemin de fer, aujourd’hui désaffecté, allait de Landen en Brabant flamand jusqu’à Ciney en province de Namur, en traversant la province de Liège dans la Hesbaye, le val de Meuse et le Condroz.
A l’instar de la planche passant d’un bateau à un autre bateau, notre “ Traversine ” est un long chemin passant d’un plateau à un autre plateau, soit du plateau hesbignon au plateau condruzien, enjambant la Meuse à Huy.
Mais avant de décrire ce long trajet de près de 75 km, sachons que “ La Traversine ”, c’est aussi une association sans but lucratif qui a germé dans nos esprits dès 1996, au lendemain d’une déclaration de politique régionale du Gouvernement wallon pour la création d’un réseau “ RAVeL ” en Wallonie
L’association sans but lucratif
Après plusieurs réunions de coordination avec les onze villes et communes des trois provinces traversées par les lignes 126 et 127, après une pétition ayant récolté 445 signatures en faveur de la réhabilitation de cette ancienne liaison ferroviaire en voie lente non motorisée, et avec l’accord unanime des onze collèges échevinaux, les statuts furent arrêtés et publiés au moniteur belge le 25 mars 1999. Outre les onze communes avec leurs offices de tourisme, syndicats d’initiative ou foyers culturels, notre association rassemble les représentants des deux fédérations touristiques provinciales de Namur et de Liège, le groupement touristique régional “ Hesbaye-Meuse-Condroz Tourisme ”, l’asbl “ Chemin du Rail ”, le Parc naturel des vallées de la Burdinale et de la Mehaigne, les associations “ Prom’Hoyoux ”, “ Condroz Tourisme ” et, depuis peu, la Fédération Francophone d’Equitation.
Le triple objectif de l’asbl est de promouvoir la création, l’entretien et l’animation de la future voie lente non motorisée
Le trajet
Pour situer la Traversine dans l’espace, quelques bornes kilométriques suffisent.
Les kilomètres sont comptés à partir du point d’origine de la ligne.
Survivance de l’époque initiale pendant la période de la Compagnie Hesbaye-Condroz, les lignes 126 et 127 sont balisées à partir de LANDEN, comme si elles formaient une seule ligne.
Pourquoi dès lors leur avoir attribué deux numéros distincts ?
C’est bien la question que se pose Gilbert Perrin, Président-fondateur de l’asbl “ Chemins du Rail ” quand il écrit dans son guide : “ Bien que répertoriées sous deux numéros différents, ces deux lignes ont toujours constitué un axe unique, reliant les voies ferrées Bruxelles-Luxembourg et Bruxelles-Cologne. ”
C’est bien notre avis aussi puisque nous avons la volonté de réhabiliter cet axe dans sa totalité. Il est d’autant plus important sur le plan économico-touristique qu’il relie la Flandre à l’Ardenne à travers notre Condroz et notre Hesbaye. Notre point de vue concorde parfaitement avec l’idée de réseau tel qu’il est défini dans le projet RAVeL de la Région wallonne.
La ligne 126
La ligne 126 “ Ciney-Statte ” longue de 40 km 800 (de la borne kilométrique 74,4 à Ciney – à la borne kilométrique 33,6 à Statte)
Par le détail, les distances se mesurent de la façon suivante :
CINEY – EMPTINNE | 4,5 km | |
EMPTINNE – HAMOIS | 3 km | |
HAMOIS – BORMENVILLE | 5,7 km | |
BORMENVILLE – HAVELANGE | 5,7 km | |
HAVELANGE – PETIT-AVIN | 3,6 km | |
PETIT-AVIN – LES AVINS | 1,4 km | |
LES AVINS – CLAVIER | 2,4 km | |
CLAVIER – MODAVE village | 2,8 km | |
MODAVE village – PONT DE BONNE | 1,7 km | |
PONT DE BONNE – VYLE THAROUL | 1,8 km | |
VYLE THAROUL – ROISEUX | 1,3 km | |
ROISEUX – BARSE | 1,4 km | |
BARSE – FOURNEAU | 1 km | |
FOURNEAU – REGISSA | 0,9 km | |
REGISSA – MARCHIN | 1,5 km | |
MARCHIN – FLEURY | 2 km | |
FLEURY – HUY sud | 1 km | |
HUY sud – HUY Saint-Hilaire | 0,8 km | |
HUY Saint Hilaire – STATTE | 1,2 km |
Il faut signaler que la ligne est gardée en activité réduite entre Marchin et Statte pour les usines Delloye-Matthieu. Il est par ailleurs heureux qu’une part importante du transport se fasse par rail, car il déleste d’autant le trafic routier au centre ville.
L’étude d’esquisse urbanistique qui a été réalisée pour la Région wallonne par le bureau “ Survey et Amenagement ” en 1998 et les réunions des comités d’accompagnement auxquelles nous avons participé ont défini un itinéraire alternatif parallèle à la voie ferrée. Cet itinéraire emprunte les hameaux tranquilles de “ Grand Poirier ”, “ Malhavez ” et “ Pré à la Fontaine ” pour retrouver la voie ferrée à la sortie du tunnel de Duresse. Une séparation physique est prévue entre le RAVeL et la voie, à l’exemple de ce qui se fait notamment à l’étranger.
La ligne 127
La ligne 127 “ Statte-Landen ” longue de 33 km 600 (de la borne kilométrique 33,6 à Statte – à la borne kilométrique 0 à Landen)
Par le détail, les distances se mesurent de la façon suivante :
STATTE- WANZE | 1,6 km | |
WANZE–MOHA | 3,2 km | |
MOHA-HUCCORGNE | 2,8 km | |
HUCCORGNE-FUMAL | 3,3 km | |
FUMAL-PITET | 1,8 km | |
PITET-FALLAIS | 1,2 km | |
FALLAIS-BRAIVES | 2,8 km | |
BRAIVES-AVENNES | 2,9 km | |
AVENNES-VILLERS LE PEUPLIER | 2,4 km | |
VILLERS LE PEUPLIER-HANNUT | 2 km | |
HANNUT-BERTREE | 3,2 km | |
BERTREE-WAASMONT | 3,6 km | |
WAASMONT-LANDEN | 2,8 km |
Les communes, villes et villages
CINEY
Avec ses 15.000 habitants, Ciney, “ Capitale du Condroz ”, est un important centre de communication. La Nationale 4, la Route Charlemagne, l’autoroute des Ardennes, l’axe Andenne-Rochefort et la ligne ferroviaire 162 Bruxelles-Luxembourg se rencontrent à Ciney.
Ce qui retient l’attention du voyageur à l’approche de Ciney, c’est son clocher qui dresse sa flèche au centre de la ville. Nul ne pourrait se douter, en voyant la Collégiale montant sa garde tranquille, qu’elle est si vieille à n’en plus connaître son âge et qu’elle abrite, siècle après siècle, le coeur de la cité avec une tenace fidélité.
Très souvent attaquée et détruite au cours des siècles, Ciney possède encore quelques vestiges de son passé: la collégiale Saint-Nicolas avec sa tour romane, sa crypte et ses fonts baptismaux, l’église des pères capucins, la cour Monseu (classée) et quelques vestiges des anciens remparts. A voir aussi: le château Saint-Roch dans un parc centenaire, le plus important marché couvert aux bestiaux de Belgique (où se tiennent aussi quelques foires: antiquités, voitures, etc…). A goûter: la tarte aux macarons, les carquignoules, le boudin à la cinacienne, “ li tôte d’ol gare ”, et la bière de Ciney.
La légende de Saint-Materne
En ce temps-là, Materne parcourait les Ardennes et évangélisait. Ciney s’appelait Halloy et appartenait à Cédros, Roi de Tongres, qui en fit don au Prince Clément. Celui-ci y construisit un château où lui naquirent cinq fils jumeaux qu’il aimait tendrement. En leur honneur, il appela sa bourgade “ CHYNQ NEYS ” (cinq nés) qui devint Chiney.
Les enfants se noyèrent en jouant aux abords des marécages de la rivière qui coulait “ hors les murs ”, aux lieux qui s’appellent aujourd’hui encore “ Fontaine de Saint Materne ”.
Désespéré, le père alla trouver L’Evêque, alors occupé à la construction de l’église de Namèche, et lui promit d’embrasser le christianisme s’il pouvait rendre vie à ses fils. L’Evêque vint donc à Ciney, ressuscita les fils de Clément et baptisa le Prince dont le château fut transformé en église dédiée à Notre-Dame.
C’est sous la tardive influence de cette légende que l’authentique blason de la ville fut abandonné vers 1710 et remplacé par les cinq têtes symboliques.
Le marché aux bestiaux
Le marché aux bovins, qui a lieu tous les vendredis au Marché couvert, amène les marchands de bestiaux du pays tout entier. De Furnes, de Maaseik, d’Athus ou de Courtrai, les bétaillères acheminent quelque 4.000 bovidés. Ainsi chaque vendredi, depuis la veille au soir ou depuis l’aube, ils sont presque 700 marchands de bestiaux à attendre l’ouverture du marché. A 7 heures, ils courent tous vers les marchands chez lesquels on trouve le meilleur rapport qualité-prix, et quatre heures plus tard, deux cent millions de francs ont changé de mains, par la loi d’un bref échange de mots et d’une paumée !
La guerre de la vache
Le chroniqueur Jean d’Outremeuse (1338-1400) rapporte qu’une vache fut volée à Rigaud de Corbion par Engorant, paysan de Jallet.
Un jour de foire, le propriétaire reconnut sa vache et saisit Jean de Halloy, son bailli.
Le plaignant obtint la promesse de restitution de l’animal, moyennant l’impunité du voleur. Mais, manquant de parole, le bailli fit exécuter le manant de Jallet lorsqu’il vint à Ciney ramener l’objet du délit. Le seigneur de Goesnes organisa, à titre de représailles, une expédition punitive dans la région de Ciney. Le bailli Jean de Halloy lui rendit la pareille et bientôt tout le Condroz se couvrit de ruines sous les coups répétés que se portaient la principauté de Liège d’une part et le duché de Brabant et le comté de Namur et de Luxembourg, d’autre part.
A voir aussi à…
Achêne: église Saint-Clément, primitivement romane, avec un vaste choeur à cinq pans et un clocher à bulbe baroque.
Pessoux: église Saint-Martin, de style ogival à trois nefs.
Jannée: château construit aux 17è et 19è siècles sur les ruines d’un donjon du 12è siècle, son parc où vivent des animaux en liberté, ses 21 pièces du château, accessibles au public.
Leignon: château aménagé en style Renaissance flamande, son parc agrémenté d’étangs.
Corbion: chapelle Saint-Martin.
Chevetogne: domaine provincial dans le bois de l’ancien château, conçu pour le tourisme et les vacances, avec sa piscine olympique chauffée à l’énergie solaire. Le monastère bénédictin, voué à l’unité des chrétiens d’où la présence simultanée d’une église orientale et d’une chapelle latine.
Haversin: chapelle Saint-Lambert.
Serinchamps : château à quatre tourelles carrées et donjon à mâchicoulis.
HAMOIS
EMPTINNE
Un peu d’histoire
De multiples vestiges archéologiques disséminés sur ce territoire témoignent de l’intensité de vie aux temps des Gallo-Romains. Au lieu nommé “ Sur le Mont ”, on a identifié un petit établissement romain et, à quelque distance de cet endroit, près d’une carrière, on a mis à jour des tombes à incinération. Le lieu-dit “ Aux tombes ” indique l’emplacement d’un tumulus détruit. Lors de la construction de la route Andenne-Ciney, une pièce gauloise et un denier consulaire en argent ont été découverts.
La pisciculture
Au lieu-dit Fontaine, jonction de la route Charlemagne et de la chaussée de Marche, on peut découvrir cinq étangs en alignement. Ceux-ci ont été creusés il y a plusieurs années en vue de la production de truites fario. Depuis une quinzaine d’années, le service de la pêche du ministère de la Région wallonne utilise les installations, étangs et autres claies d’incubation situées dans les caves du château, en vue de l’élevage de poissons qui ne sont pas produits par les piscicultures privées.
Fin des années 80, le retour des truites de mer dans la Meuse et ses affluents, incita la Région wallonne à mettre en place un projet de réintroduction du saumon dans nos rivières car celui-ci a un comportement apparenté à celui de la truite. En 1987, la pisciculture d’Emptine, gérée par la Région wallonne, servit de base aux expériences du projet ambitieux appelé “ Saumon 2000 ”.
Les saumons évolueront en eau douce de 4 à 5 ans avant de rejoindre la mer où ils séjourneront de 1 à 4 ans pour rejoindre enfin leur lieu de ponte qui correspond en principe à leur lieu de naissance.
En 1995, les 155.000 oeufs de saumon importés ont permis le déversement de 61.386 alevins. Pour autant qu’un nombre suffisant échappent aux prédateurs et que les travaux indispensables d’aménagement des écluses soient effectués, on devrait aujourd’hui assister au retour des premiers saumons atlantiques nés à Emptinne !
Le Relais de Poste
Le relais de “ la poste aux lettres ” d’Emptinne est mal connu. Il semble qu’il existait déjà avant 1212. Au début du 17è siècle, il était l’un des deux seuls bâtiments encore debout dans le village dont la population était passée de soixante à environ trente habitants.
Au milieu du 16è siècle, il était tenu par des membres de la famille de Cassal, qui semble avoir exercé des fonctions relativement importantes dans la région de Durbuy. Au milieu du 17è siècle, il était géré par les Robert, père et fils. Par ce dernier, l’histoire sociale des maîtres de Poste de Vivier l’Agneau et d’Emptinne se rejoint.
Joseph II, fils de Marie-Thérèse d’Autriche qui régnait sur la Belgique, y aurait passé la nuit du 4 au 5 juin 1781. A cette époque, la canton postal de ce relais s’étendait au-delà de Havelange, soit à plus de 20 km. L’intérieur du bâtiment, qui a subi divers avatars architecturaux, montre une belle porte Régence, une cheminée en chêne d’influence Louis XV, surmontée d’un corps stuqué jusqu’au plafond mouluré.
HAMOIS, la commune
Dans le fond d’une vallée arrosée par le Bocq, Hamois est traversé par la Route Charlemagne qui coupe aussi l’ancienne voie ferrée. Par sa situation, la gare eut une certaine importance. Les transports routiers vers Dinant et la France passaient par ici. Plusieurs voies de garages donnaient accès au moulin à céréales. Une cour permettait d’y entreposer bois, blé, lin, etc… A travers l’histoire, la toponymie de Hamois évolue curieusement mais on y retrouve à chaque fois le radical germanique “ ham ” qui signifie pré, prairie, pâture, herbage. Le territoire de Hamois se divisait autrefois en plusieurs parties indépendantes. Hubinne existait avant Hamois qui, avec Asneux, faisait partie de la mairie de Ciney. Buresse, un autre hameau, était une seigneurie allodiale de la principauté de Liège. Hamois, Hubinne et Achet furent réunis en avril 1795 pour former la mairie de Hubinne, puis, peu après, celle de Hamois. En 1898, Achet et Monin furent détachés en une commune autonome. Le promeneur pourra approfondir sa visite de Hamois en empruntant le “ Circuit touristique du Haut-Bocq ”. Il ira ainsi à la découverte des charmants villages de Scy, Mohiville, Scoville, Achet, Schaltin, Emptinne et Natoye.
Les corbeaux freux
Situé au centre du village et bordant le Bocq, le bois de Cheumont est en quelque sorte le poumon vert du village. Ses grands arbres abritent une importante population de corbeaux freux qui y nichent en colonie. Cet oiseau est d’une sociabilité remarquable quel que soit le moment de l’année. Avec le grand corbeau, les corneilles et les choucas, le freux fait partie de la famille des corvidés qui comprend aussi la pie, le geai et le casse-noix. Tous sont dotés d’un bec allongé et puissant, caractéristique des oiseaux omnivores. Ces corvidés se distinguent des autres passereaux par leur grande “ intelligence ”. Il est en effet démontré que corbeaux et corneilles sont capables de compter et qu’ils ont une certaine mémoire. Si cinq chasseurs rentrent dans un affût et que quatre seulement en ressortent, les corbeaux ne s’en approchent pas !
Le patrimoine naturel et artisanal
L’artisanat est une tradition bien ancrée dans l’entité de Hamois. Commune de 6.200 habitants, elle recèle en son sein une panoplie d’artistes et d’artisans que le visiteur pourra rencontrer chez eux au travail dans leur atelier, afin de partager leur passion. Au fil des tiges et des vallées de l’entité, le “ Circuit de l’artisanat ” invite aussi à la découverte de nombreux vestiges. Terre de châteaux et de moulins, chargée d’histoire, la commune offre, de plus, une nature splendide à ceux qui prennent le temps de l’admirer. Point de départ du circuit, le Centre “ Pauléa ” permet de découvrir un échantillon des réalisations proposées dans le circuit, mais aussi des créations d’artisans ne possédant pas d’atelier.
HAVELANGE
BORMENVILLE
Le Château
Aux marches de l’entité de Hamois, on ne peut que s’émouvoir en contemplant les ruines de cette bâtisse reconstruite voici deux siècles et étroitement unie à une ferme seigneuriale. Elle fut le berceau de la famille de Berlaymont depuis le 15è siècle. Au 17è siècle, on y signale une “ maison forte ”. Il s’agit d’un bâtiment renforcé de tours auquel on accède par un pont-levis. En mauvais état, il sera reconstruit en 1773. Ces travaux dureront jusqu’en 1784. L’architecte-maître-maçon-entrepreneur est Jean-Gilles Jacob, auteur de très nombreux édifices, dont l’hôtel de ville de Huy, du château de Warfusée et d’une partie de l’Abbaye du Val Saint-Lambert. Les transformations intérieures, les ailes qui relient le château à la ferme, les douves et la cour d’honneur émargent sans doute à son génie créateur. Le style est de type condruzien évoquant certains aspects des hôtels citadins français: des bâtiments disposés autour d’une cour rectangulaire dont une partie sert de cour d’honneur et le reste de cour de ferme. Le corps de logis prend la forme d’un carré avec deux tours de plan carré et au toit bulbeux d’un côté, et des avancées aux autres coins. Ce corps de logis est relié par deux ailes en quart de cercle aux bâtiments de la ferme qui occupent le reste de la cour en U régulier. Un porche est daté de 1776 et frappé des armoiries familiales. En 1935, le dernier comte de Berlaymont meurt. La demande de classement introduite en 1983 n’a pas abouti.
Le bois d’Offoux
Pendant cette longue et agréable traversée, les résineux tels que épicéas et mélèzes, mais aussi peupliers et chênes, aux pieds desquels se développent futaie et taillis, abritent une faune dont on ne soupçonne guère la richesse. En effet, lapins, lièvres, chevreuils, renards, fouines, belettes, hermines et une quantité impressionnante de petits rongeurs sont les hôtes de ce domaine. Si vous vous faites discret pendant cette très belle promenade, vous rencontrerez certainement celui qui en est l’hôte le plus commun et le moins farouche, le lapin.
HAVELANGE, le village
Dans le namurois, entre Huy, ville de l’étain, et Ciney, capitale du Condroz, Havelange propose la découverte de ses petits villages: Flostoy, Miécret, Verlée, Jeneffe, Porcheresse, Barvaux-Condroz, Maffe et Méan. Fière de son passé prestigieux dont témoignent ses nombreux châteaux, et riche de son paysage sans cesse renouvelé, Havelange offre un havre de paix et un lieu de détente et de promenades privilégié. Dans cet écrin de verdure parsemé de hameaux, au détour d’un sentier sinueux ou derrière une colline, on découvre un bois de feuillus, une riche terre de culture, un ru paisible, de petites maisons en pierres du pays, ou encore une imposante ferme condruzienne.
CLAVIER
Clavier présente l’aspect d’un agglomérat de petits villages non hiérarchisés. Seuls Clavier-Station et Ocquier constituent de petits pôles commerciaux. Sa vocation est essentiellement agricole. Elle comporte plusieurs carrières, extraction de grès et de pierre bleue. L’entité offre, en outre, un patrimoine architectural important et de valeur exceptionnelle. Des ensembles de grand intérêt comme Vervoz, Saint-Fontaine, Pailhe, Les Avins, Amas, Terwagne et Ocquier font le régal des artistes, peintres et photographes.
PETIT AVIN
Le petit granit
La localisation du petit granit ou “ pierre bleue ”, typique de la localité, s’effectue d’après les plans géologiques ou d’anciens puits abandonnés qui déterminent la possibilité d’un gisement. L’enlèvement des terres et mauvaises roches, ou “ découverture ”, met la roche à nu. Cassures, coups naturels permettent le découpage des blocs par forage. Ramenés au chantier de sciage, ceux-ci sont soumis aux différentes étapes de débitage en tranches, à mesures fixes et façonnés suivant la demande.
Le petit granit est un calcaire crinoïdique gris bleu et compact. Formé par l’accumulation de débris de crinoïdes cimentés par de la calcite micro cristalline, le Petit Granit révèle cette texture dans ses usages marbriers: fond noir moucheté de blanc, dont le caractère décoratif est localement renforcé par la présence de coraux, coquilles,… Les tailles rustiques révèlent de minuscules facettes brillantes sur fond noir brut.
L’infinie variété d’aspects que peut revêtir ce matériau permet à l’utilisateur de donner le caractère particulier qu’il recherche pour ses bâtiments, mobiliers, carrelages, meubles de jardins, etc…
LES AVINS
La bataille
La “ Guerre de Trente Ans ”, commencée le 23 mai 1618, fut une guerre religieuse et politique qui dévasta toute l’Europe. Les principaux antagonistes s’affrontèrent chacun à des périodes précises où ils furent souvent en conflit ouvert avec leurs voisins, alliés ou affichant des sympathies particulières avec l’ennemi. La “ Bataille des Avins ”, le 20 mai 1635, fut le premier conflit armé de la période française dans cette fameuse Guerre de Trente Ans. Cet épisode tragique, très important pour la région du Condroz qui faisait partie à l’époque de la Principauté de Liège, s’est déroulé sur le plateau entre Clavier et Les Avins. Le conflit mettait aux prises l’armée espagnole, commandée par le prince Thomas de Savoie, et l’armée française, commandée par les maréchaux Brézé et Chatillon. Sur le champ de bataille, 12.000 morts sont restés sur le terrain, soit environ 7.000 pour les Espagnols, et 5.000 pour les Français.
Un endroit vallonné du champ de bataille prit par la suite le nom de “ Ravin des Morts ”, “ LI XHAVEE des MWERTS ”. Pour la population, ce lieu-dit au nom évocateur restera imprégné de répulsion. L’histoire nous conte que les corps en putréfaction des soldats morts durant la bataille, et qui ne purent être enterrés,… y furent hersés ! Sans grand véritable vainqueur, la “ Bataille des Avins ” ne fut qu’un combat où s’opposaient des adversaires désireux de se mesurer et de se tailler en pièces, sans aucun autre but stratégique que de déclarer la guerre et créer une situation d’insécurité. Les répercussions de cette bataille furent terribles pour les populations de l’époque. Elles engendrèrent bien des misères, mais aussi d’atroces maladies, telles que la peste et le choléra.
MODAVE
MODAVE, le village
L’origine de Modave remonte à l’âge de la pierre polie et de la pierre taillée. les fouilles effectuées au “ Trou al Wesse ” ont fait découvrir de nombreux silex.
Les Romains ont laissé des traces de leur passage. Un vase en cuivre contenant des médailles en bronze et en argent datant du 3è siècle a été découvert au Camp romain. Après les invasions barbares de Germanie, Modave passe sous domination franque. La période féodale voit la construction du château, mais, plus tard, son système défensif ne résista pas à l’usage de l’artillerie et des armes à feu.
Le château
Construit sur un piton rocheux à l’époque de la féodalité, le château consistait en un simple donjon entouré de fossés, de murs d’enceinte et de tours, défendu par des herses et des ponts-levis. C’est à partir du 14è siècle que les ouvrages de défense furent entremêlés de constructions civiles (appartements). L’ensemble de la construction était de forme carrée, mais les bâtiments n’occupaient que trois côtés, le quatrième étant fermé par un mur peu élevé appuyé sur un rocher.
Après l’incendie de 1651, le comte Jean Ferdinand Gaspard de Marchin le fit reconstruire sous son aspect actuel. L’intérieur renferme des salles richement meublées et décorées. La partie la plus remarquable de ces bâtiments est certainement la somptueuse salle des gardes, sorte de hall d’entrée, enrichie par la généalogie des Comtes de Marchin, stuquée et peinte, au plafond. Un autre centre d’intérêt est le plan de la machine hydraulique de Rennequin Sualem qui servait à élever de 57 mètres les eaux du Hoyoux dans la cour du château. Cette machine servit de modèle à la “ machine ” de Marly qui, à la demande de Louis XIV, devait alimenter en eau les jardins du château de Versailles.
Le mausolée des Comtes de Marchin, dont les sculptures sont attribuées à Lucas Fayd’herbe, se trouve dans l’église Saint-Martin à Modave village.
La réserve naturelle et ornithologique
La réserve naturelle se trouve de part et d’autre de la vallée du Hoyoux et du Ry de Pailhe. La nature du sous-sol, constitué de roches calcaires arrivant au contact de grès peu perméables, conditionne fortement la faune et la flore. Les microclimats dus aux orientations, pentes et périodes d’éclairement, sont les principaux facteurs de la diversité de la flore: végétation thermophile, fleurs, plantes rares et même uniques dans la région.
Les versants abrupts sont envahis par de nombreux arbustes, tandis que les anciennes terres de culture ont été plantées d’arbres.
Dans cette végétation particulièrement variée, de nombreux mammifères ont trouvé refuge.
Les captages
Sous Napoléon déjà, l’eau de la source du “ Gros Bouillon ” à Modave est réputée “ la plus saine et la plus limpide de l’Empire ”.
Situé sur le territoire de la réserve naturelle, propriété de la Compagnie Intercommunale Bruxelloise des Eaux (CIBE), il s’agit du plus important captage d’eau de Belgique. Le débit moyen journalier est de 60.000 m3.
Dès 1907, quelque six kilomètres de galeries sont creusées dans la roche à flanc de coteaux et parallèlement au Hoyoux. Ces galeries collectent et interceptent les eaux qui circulent dans les fissures de la roche.
Des barrages en terre plastique ou en béton, le détournement et le bétonnage de la rivière permettent de combattre tout risque de contamination. L’eau ainsi captée ne subit aucun traitement grâce à une vaste zone de protection boisée et sans habitations d’une superficie d’environ 500 hectares. Les eaux de pluie sont évacuées par des cuvettes.
Par gravité naturelle, les eaux mettent près de 24 heures pour descendre à Bruxelles. Il convient d’en protéger la pureté pendant l’acheminement. Ce but est atteint par l’addition de chlore et d’ammoniaque, combinaison qui forme des chloramines plus stables et moins volatiles.
PONT-DE-BONNE
Au début du siècle, le hameau s’est développé grâce à une usine de produits réfractaires dont les argiles provenaient des fosses de Jamagne, Tahier, Saint-Fontaine, Ossogne, Pailhe et Vyle-Tharoul. En 1926, la “ Céramique de Modave ” est en plein essor et la gare du Pont-de-Bonne est classée gare de deuxième classe grâce aux besoins d’acheminement des autres matières premières nécessaires à la fabrication. En 1934, l’usine doit fermer, ce qui entraîne le déclin économique de la région et le déclassement de la gare.
Aujourd’hui, Pont-de-Bonne est un petit centre de villégiature et de tourisme dans la vallée pittoresque du ruisseau de Bonne, affluent du Hoyoux. C’est le point de départ de nombreuses promenades pédestres à travers bois et campagnes.
L’oppidum
Le Camp romain, ou oppidum, est un endroit difficilement accessible.
En effet, pendant l’antiquité romaine, il formait un site particulièrement bien doté pour la défense. En son temps, les Gallo-Romains ne manquèrent pas d’exploiter ce site fortifié. Construit sur un piton rocheux s’ouvrant vers la plaine, l’oppidum était protégé par une levée, sorte de palissade faite de poutres et de moellons enchevêtrés. Ceux-ci devaient empêcher l’accès de l’oppidum aux envahisseurs. Le Camp Romain était sans doute destiné à défendre une importante villa. Un diverticulum, route d’accès, le mettait en communication avec la grande voie Tongres – Arlon. Il ne reste malheureusement que peu de vestiges. Des clous d’origine gallo-romaine et des lamelles métalliques provenant sans doute d’armures sont exposés au Musée communal de Huy.
Ce plateau, accessible aujourd’hui par un petit chemin assez rude, est un point de vue splendide sur la vallée et le hameau. C’est un cadre idéal pour le pique-nique.
MARCHIN
VYLE – ET –THAROUL
Sur la ligne 126, un simple arrêt de voyageurs, construit en 1933 à la demande du Député Hubin, maître carrier, desservait en premier l’exploitation toute proche. Le centre du village est situé à plus de deux kilomètres de l’arrêt.
ROYSEUX (Commune de Modave)
Voisin du château etde son agréable parc, non loin de la charmante vallée du ruisseau de Triffoy, ce simple arrêt était surmonté d’une passerelle métallique.
BARSE
Une simple voie de communication, mais avec un quai et quelques voies de garage permettaient d’y charger les pavés de grès et les pierres de taille en petit granit que les carriers taillaient juste à côté.
Les céréales,, les betteraves, le lin, le blé,… attendaient ici avant d’être expédiés.
Barse est devenue aujourd’hui la propriété d’artistes qui y ont installé leur atelier de peinture… et demain, peut-§etre une salle d’exposition permanente ?
Le château ferme de Barse
Un château existait depuis le 11è siècle et fut détruit par les milices hutoises en 1314. Le château ferme actuel fut construit au 17è siècle. Il est constitué d’une tour carrée encadrée par des bâtiments en moellons de calcaire flanqués de trois tours. L’une d’elles, dotée d’une croix girouette, date sans doute du 15è siècle et abritait la chapelle. Ce quadrilatère est l’une des constructions les plus typiques du Condroz.
FOURNEAU
Situé juste à côté du passage à niveau, dont on aperçoit la maison du garde-barrière, ce simple arrêt desservait les habitan,ts de Belle-Maison et le personnel des anciennes forges voisines..
REGISSA
La gare fut construite principalement pour le transfert des marchandises. Celles-ci étaient protégées par une grande toiture tandis que les voyageurs ne bénéficiaient d’aucune salle d’attente !
Seul témoin des anciennes installations, un petit bâtiment subsiste qui rappelle le style du dépôt de marchandises de Havelange.
Le Hoyoux
Le Hoyoux est une rivière sinueuse qui descend des hauteurs du Condroz namurois (Verlée – Havelange) pendant 24 kilomètres. Avec une pente moyenne de 9,50 mètres au kilomètre, c’est la rivière la plus rapide de Belgique. Ses eaux sont très froides. La force de son courant a permis autrefois d’actionner de très nombreux moulins. Ils broyaient le blé pour les meuniers, l’écorce d’arbre pour les tanneurs, l’orge pour les brasseurs, les graines de lin pour les marchands d’huile. En 1880, le Hoyoux actionnait des dizaines de roues hydrauliques. En 1891, malgré la progression de la vapeur, on compte encore de Huy à Royseux, six moulins à farine, sept moulins à tan, deux scieries de bois, deux scieries de pierre, trois papeteries, vingt et une usines de fer dont neuf laminoirs, deux fonderies, trois forges, deux ateliers de construction et deux ateliers de poêlerie-serrurerie. Cette vallée très encaissée, sinueuse et verdoyante est reposante. La vue ne se lasse pas de l’alternance de bois, de cascades découvertes au gré des méandres de la rivière, de falaises imposantes, des rochers de grès, poudingue et calcaire, et surtout de ces ravissantes maisons en pierres du pays. Les passionnés pourront y admirer une collection de plus de 2.000 minéraux, ou faire une promenade géologique dans la vallée. La voie ferrée étant conservée en activité réduite pour les usines Delloye-Matthieu, un itinéraire alternatif évite avec bonheur le trafic de la nationale, car il fait découvrir les charmants hameaux “ Pré à la Fontaine ”, “ Malhavez ” et “ Grand-Poirier ”.
MARCHIN, la gare disparue
Elle se situait sur l’emplacement du parking de l’usine Delloye-Matthieu, accueillait la plupart des ouvriers . Elle a été démolie. Elle n’avait qu’une seule voie. Les voies de garage, les aiguillages, la bascule et l’équipement traditionnel d’une gare se trouvaient à l’intérieur de l’usine.
Les tôleries Delloye-Matthieu
Descendants d’une vieille famille hutoise, les Delloye sont avant tout fabricants de fer blanc dès 1812. En 1837, l’activité de la “ Société Anonyme de la fabrique de fer du Hoyoux ”, nouvellement créée, est l’affinage de la fonte, la fonderie et le laminage du fer. Si, durant des siècles, la force motrice du Hoyoux a été une aubaine pour les industriels installés sur les rives, l’évolution se tournait résolument vers le charbon et la vapeur. En 1825, la rivière animait encore plus de 86 roues de moulins et d’usines. Dix ans plus tard, la vapeur allait remplacer progressivement l’énergie hydraulique. En 1885, la société “ C. Delloye-Matthieu et Cie ” englobe toutes les petites industries du fer de la vallée du Hoyoux. En 1905, la force hydraulique du Hoyoux est abandonnée suite aux nombreux captages de Modave qui réduisent le débit des eaux. La vapeur prendra définitivement le relais. Le 23 juin 1946, un accord est signé entre les gouvernements italien et belge pour l’envoi par l’Italie de 50.000 travailleurs pour les mines belges. Beaucoup ne supportèrent pas le travail malsain dans les charbonnages et trouvèrent leur salut grâce à un nouvel emploi aux tôleries Delloye-Matthieu. En 1951, l’usine occupe 1556 ouvriers dont 242 italiens. En 1954, la mise en service de la 1ère ligne d’électrozingage fait de Delloye-Matthieu le premier producteur européen. Au 31 décembre 1993, l’usine occupe 300 personnes et a produit 210.000 tonnes d’électrozingués et 190.000 tonnes de parachèvement, pour un chiffre de 3 milliards. En 1996, la S.A. Delloye-Matthieu fête son 100ème anniversaire. Le 18 mai de cette année-là, la ville de Huy fête les 50 ans de l’immigration des italiens de Belgique en inaugurant la “ Place des Italiens ” proche de la Chaussée des Forges.
FLEURY
Les travailleurs de la papeterie Godin ont pu bénéficier ce cette simple halte construite dès le 15 juillet 1943. Une voie de garage et un élévateur desservaient l’usine.
HUY
HUY sud
Gare de marchandises et de destination pour les voyageurs se rendant à Huy, elle possédait deux voies qui permettaient le croisement des convois. Le week-end, Huy-Sud était le lieu d’embarquement pour de nombreux hutois qui allaient passer un jour ou deux à la campagne. Destination favorite : le Pont-de-Bonne.
HUY, la ville
La cité mosane s’étale de part et d’autre du fleuve. Elle possède de nombreux atouts dans son jeu de séduction. Elle jouit d’un patrimoine d’une grande richesse. Qu’il nous suffise de visiter sa Collégiale gothique et son prestigieux trésor, sa crypte romane, vestige de l’église construite au 11è siècle par Théoduin de Bavière, son Bethléem, portail du 14è siècle, son Bassinia, fontaine de la Grand-Place, son Fort et son musée de la Résistance et des Camps de concentration, son Musée communal doté de collections variées, art religieux, artisanat, souvenir de la viticulture hutoise…, ses églises et vestiges monastiques, ses monuments civils de style gothique renaissance… En outre, l’aspect “ détente ” n’est pas négligé car, sur cet héritage du passé, se greffent des infrastructures touristiques des plus attractives, telles le téléphérique qui survole la cité et effectue un parcours de 3.000 mètres en aller et retour, le bateau “ Val Mosan ”, une manière originale et agréable de découvrir la ville, la plaine de jeux qui propose , à la joie des petits et des grands, un spectacle d’otaries, le golf miniature. Enfin, des circuits guidés permettent aussi de découvrir les multiples attraits de la région hutoise
Le tunnel
Creusé sous le Mont Picard, assise de la citadelle, le tunnel a une longueur de 175 mètres. L’assiette de 8 mètres était prévue pour la pose de deux voies. Directement à la sortie du tunnel, la gare de Huy-Sud invite à pénétrer au cœur de la ville.
Les potstainiers
Tout au long de son histoire, Huy fut une ville de travail de l’étain. Dès le 10è siècle, les étainiers hutois se procuraient le minerai en provenance des Iles Cassitérides sur le marché de Londres. Huy vit apparaître ces artisans du “ stain ” ou de l’étain dont l’activité allait connaître un épanouissement étonnant. Pourtant, au fil des ans, la porcelaine et la faïence détrônèrent l’étain dans les habitudes familiales. Après quelques pièces fabriquées à l’essai dès 1947, c’est en 1958, lors de l’exposition universelle, que l’activité exportatrice débute réellement.
Le maintien de la qualité est le souci majeur des potstainiers. L’utilisation d’un étain des plus purs alliée à l’absence de plomb contribue à la renommée de la fabrique hutoise. Les pièces finies sont marquées d’un quadruple poinçon, véritable label de qualité.
Du viaduc monumental construit en pierre de taille, le promeneur découvre un superbe panorama sur la ville. Ce pont fut construit suffisamment large pour permettre la pose de deux voies, et la ville de Huy exigea même un supplément de largeur afin que les piétons puissent passer d’un côté à l’autre de la Meuse. Le viaduc fut appelé longtemps le “ pont de fer ” par les anciens, en souvenir du premier ouvrage en fer détruit pendant la guerre en 1914 par l’armée belge. Reconstruit avant 1924, le nouveau pont sera bombardé en 1944 par l’aviation alliée qui lâcha environ 200 bombes pour le détruire, sans l’endommager gravement. Il y eut pourtant une centaine de tués !
SAINT-HILAIRE
Avec ses belles briques multicolores vernissées, jaunes, rouges et vertes, heureusement agencées, cette jolie petite gare accueillait les voyageurs qui travaillaient à la fonderie voisine ou dans les ateliers d’étain. D’autres se rendaient à la caserne d’Olne, actuels bâtiments de Belgacom, ou à l’école Saint-Quirin. Une voie desservait en marchandises l’usine Porta.
Saint-Hilaire s’est reconvertie aujourd’hui en une agréable maison de quartier.
STATTE
On atteint la rive mosane, là où la Mehaigne grossit les eaux du fleuve, et on découvre le site des installations portuaires de plaisance. L’espoir est que ces nouvelles et agréables infrastructures puissent satisfaire les plaisanciers les plus exigeants et rendre vie à ce quartier de Statte qui eut à souffrir de la suppression du trafic ferroviaire entre Landen et Ciney.
WANZE
De Statte à Moha, la voie ferrée est toujours en activité réduite pour la société Carmeuse. En suivant un itinéraire alternatif qui emprunte d’abord une place communale accueillante où les nombreux commerces en font un petit centre agréablement animé, puis le hameau de “Vieille Hesbaye”, on pourra atteindre la chaussée de Tirlemont, à 50 mètres de la maison natale de Paul Delvaux. Après avoir longé l’Abbaye du Val Notre Dame, on retrouve la vallée de la Mehaigne qui conduit à Moha.
Le pont haubané
Le “ Pont Père Pire ”, appelé aussi “ Pont de Ben-Ahin ” bien qu’il fût construit sur la commune de Wanze, est un pont haubané à un seul pylône. Une nappe centrale de 40 haubans supporte un tablier en béton. La longueur totale de l’ouvrage est de 341 mètres. La portée est de 168 m. au-dessus de la Meuse pour la traversée suspendue, prolongée en rive droite par une travée de 42 mètres. La caractéristique principale de l’ouvrage est son mode de construction. La travée suspendue au-dessus de la Meuse et le fléau d’équilibrage, c’est-à-dire 294 m. de tablier, ont été construits sur la rive gauche parallèlement au fleuve. Après montage et réglage des haubans, l’ensemble “ pylône – hauban – tablier ” a subi une rotation de 70 degrés autour de l’axe du pylône pour amener l’ouvrage en position définitive et réaliser la continuité avec la travée de droite. Entre la semelle fixe de la fondation, qui supporte un poids total de 19.500 tonnes, et la semelle mobile, le dispositif de glissement est composé d’une tôle d’inox glissant sur des patins en Néoprène fretté recouvert de Téflon et déposé sur la couronne de rotation. L’effort moteur a été fourni par deux groupes de vérins diamétralement opposés, placés à l’extérieur de la couronne de glissement.
La sucrerie
Vers 1815, le transport des betteraves qui étaient principalement cultivées en Hesbaye s’effectuait au moyen de chariots tirés par des boeufs. Le rayon d’action de ces animaux étant limité à 3 ou 4 km, Wanze était desservie par une douzaine de râperies toutes proches. Les chevaux, puis les tracteurs, augmenteront les possibilités de déplacement. Le nombre de petites râperies diminua et, dès 1957, l’approvisionnement de Wanze par la route vint de Waremme, Longchamps (Eghezée) et Hollogne-sur-Geer.
L’acheminement du jus à Wanze se fait aujourd’hui par un pipe-line dont la réalisation a sans doute été une des premières du genre en Europe, voire au monde. La sucrerie de Wanze reçoit un jus brut qui est épuré avec la pierre calcaire provenant notamment de Moha. Les impuretés recueillies, appelées écumes, sont donc un produit tout à fait naturel qui est réutilisé par les cultivateurs pour enrichir leurs terres. En cuisant, le jus épuré produit des cristaux de sucre et de la mélasse. Un passage en turbine effectue la séparation. Après purification des cristaux à l’eau et à la vapeur, puis séchage, on obtient enfin le sucre tel que nous le connaissons.
Point de départ de la fabrication du sucre, la culture de la betterave a progressé de manière impressionnante. Vers 1950, un hectare de terre produisait une moyenne de 40 tonnes de betteraves et nécessitait 400 heures de travail. Aujourd’hui, un hectare produit 60 tonnes et ne nécessite plus que 17 heures de travail !
Paul Delvaux
“ J’ai commencé comme tous les jeunes peintres: observer la nature et la reproduire en couleurs. ”
La maison natale du peintre, né le 23 septembre 1897, est située au no172 de la chaussée de Tirlemont, sur le territoire d’Antheit (entité de Wanze). Elle a été peinte par l’artiste en 1968 et cette aquarelle est la propriété de l’administration communale. En 1997, toute notre région a marqué avec éclat le centième anniversaire de la naissance d’un des plus grands peintres de sa génération en présentant les premières créations de l’artiste. Moins connues que celles qui contribuent à la richesse des grands musées du monde, les toiles et les aquarelles de Paul Delvaux témoignent du particulier attachement du peintre à son pays natal. Elles constituent pour le grand public comme pour les connaisseurs, une véritable découverte et une mise en évidence des premières réussites artistiques d’un grand génie de la peinture. Plus que de surréalisme, c’est d’une catégorie très particulière de naïveté appuyée sur un travail méticuleux qu’il faudrait parler à propos de cet artiste. Les décors de ruines et d’ombres dans lesquels évoluent ses personnages se modèlent sur ceux de l’Antiquité classique quand ils n’évoquent pas de petites gares où, malgré les trains, rien jamais n’arrive… Fascination nocturne et ferroviaire due aux hantises d’une enfance que l’artiste a passée au centre d’un triangle formé par trois lignes de chemin de fer ! Le vicinal, qui reliait Statte à Waremme et qui passait effectivement en face de sa maison natale, l’aurait dit-on impressionné dès son plus jeune âge. Paul Delvaux est décédé à Furnes, le 20 juillet 1994.
MOHA
Le château
Le territoire dont Moha est le chef-lieu est issu de la désagrégation de l’empire romain et du morcellement d’une de ses grandes unités territoriales : le pagus hasbianensis. Toutefois, et même si la première mention historique fiable du comté de Moha ne date que de 1031, les recherches archéologiques entreprises depuis 1996 ont démontré une présence humaine dès le 9è siècle. A cette époque, seule une tour carrée perchée sur l’éperon rocheux domine le confluent de la Mehaigne et de la Fosseroule. Le comté passera ensuite aux mains de propriétaires illustres et puissants : les Comtes de Dasbourg (11è et 12è siècles), puis les Princes-Evêques de Liège (13è et 14è siècles). Ainsi, et par ajout successif de défenses, ce modeste logis seigneurial se transformera en redoutable forteresse. A partir du 15è siècle, ce type de fortification est condamné par l’apparition de l’artillerie à poudre. Le château devient alors une simple place militaire dont on ne se préoccupe plus guère que d’entretenir et de renforcer les fortifications existantes. Le site sera définitivement abandonné, à l’exception de la chapelle, dans le courant du 17è siècle. Il en reste aujourd’hui un bel exemple architectural (murs d’enceinte, caves voûtés, puits,…) actuellement en cours de fouille et d’étude.
La carrière
Depuis très longtemps, la pierre de Moha a une excellente réputation dans des domaines tout à fait différents. Ce carbonate de calcium est en effet d’une pureté exceptionnelle car il est exempt de silice et de magnésium. Dès avant le Moyen-Age déjà, la pierre a acquis ses lettres de noblesse dans la construction. Qu’il nous suffise de citer deux références: le Château fort de Moha et encore la Collégiale de Huy. D’autre part, depuis de nombreuses années, cassée en cailloux de 10 à 15 cm, elle est utilisée dans la purification des jus de betteraves. Elle a sans doute collaboré au développement des sucreries dans toute la Belgique mais aussi dans le nord de la France. De plus, depuis la fin de la dernière guerre, le gravier concassé sert dans la préparation des bétons pour nos autoroutes et il est utilisé couramment dans les allées de nos jardins. Enfin, broyée en poussières de quelques dizaines de microns, la pierre de Moha est utilisée dans l’industrie chimique, pour la verrerie, la sidérurgie, et même dans les papeteries où elle sert à blanchir la matière première. D’un coût de quelques dizaines de francs la tonne au départ de Moha, cette pierre atteint vite quelques milliers de francs après son passage dans l’industrie chimique.
HUCCORGNE
Avant de rejoindre Fumal, la promenade emprunte l’une de ses sections les plus bucoliques. Vous suivez scrupuleusement le cours tourmenté de la Mehaigne. Vu l’exigüité de la vallée, l’ancienne voie ferrée épousait ici des courbes et contre-courbes de rayon serré (170 m). La beauté sauvage du site a été préservée puisque aucune route n’a jamais été construite, gardant ainsi au cadre une beauté champêtre que seul l’usager de “ La Traversine ” peut admirer. Caractérisé par ses collines boisées, ses prairies verdoyantes et sa jolie vallée formée par les méandres de la Mehaigne, le village invite à la découverte de son intéressant patrimoine bâti. L’ancien moulin banal, avec son logis daté de 1784 et ses dépendances des 18è et 19è siècles, est un bon exemple des nombreux moulins établis sur le cours de la Mehaigne et de ses affluents. On remarque une grange en colombage du 18è siècle dont le mode de construction est encore bien représenté dans la toute proche vallée de la Burdinale à Marneffe, Oteppe, Lamontzée et Burdinne. Le château de Famelette domine la vallée depuis la rive gauche de la rivière. Sans doute, à l’origine, une des défenses périphériques du château de Moha, Famelette dresse aujourd’hui fièrement un ensemble de calcaire, essentiellement des XVIè et XVIIIè siècles, dominé à l’ouest par la flèche du donjon , et au nord-est par la masse imposante de la grange dotée d’une remarquable charpente (1563-1564). Les bâtiments de la ferme accueillent régulièrement des expositions thématiques (coqs d’églises, musée du cycle,…). Lors de la construction de l’Autoroute de Wallonie, le site de Huccorgne fut choisi pour enjamber la vallée de la Mehaigne. L’imposant viaduc, de 650 m de long pour 58 de hauteur, passe juste à la verticale de l’ancienne gare. Celle-ci a été démolie après avoir servi de bureaux et de dortoirs pour les ouvriers pendant les deux années de construction de la E42.
OTEPPE à 3,5 km par la route
(Commune de Burdinne)
Un centre de vacances dans la vallée de la Burdinale
Remarquablement bien intégrés dans le cadre enchanteur du Parc Naturel des vallées de la Burdinale et de la Mehaigne, le château d’Oteppe (entité de Burdinne) et le complexe hôtelier de plein air “ L’Hirondelle ” offrent aux passionnés du camping le confort et l’hygiène des meilleurs camps. Deux piscines, de multiples terrains de sports, une vaste plaine de jeux et un centre commercial moderne sont les garants d’un séjour agréable pour le plus grand plaisir des parents et des enfants. “ L’Hirondelle ” propose le camping, l’hôtel ou le bungalow, pour des vacances en accord avec la nature.
BRAIVES
FUMAL
L’éperon schisteux de Fumal a vu s’établir, dès le 7è siècle, un domaine mérovingien qui est à l’origine de l’ensemble formé actuellement par l’église et le château en pierre calcaire blanchâtre, dominé par une haute tour carrée du 16è siècle. A l’extrémité ouest, les ruines du donjon féodal sont englobées dans le cimetière. A l’est, en contrebas, la remarquable ferme classée du château, ou “ cense d’al Fosse ”, est datée de 1564. Sa façade est typique du 16è siècle, fenêtres à croisée et linteau en accolade. Fumal fut une enclave du Comté de Namur en terre liégeoise.
PITET
Le village, blotti au fond de la vallée de la Mehaigne, est construit presque entièrement autour du château. Son château est un ensemble de constructions vieilles de 2 à 3 siècles et d’une ferme en carré. Il se situe dans un superbe parc en bordure de Mehaigne où on aperçoit une charmille, chemin couvert de branches d’un arbre appelé “ charme ”, que l’on retaille et que l’on guide, pour former une agréable promenade dans un tunnel de verdure. Face au parking du Jardin des Plantes, la forge est du 16è siècle remaniée au 18è siècle ainsi qu’en témoigne le linteau de la porte (1749). Elle est classée depuis 1959. Ce bâtiment en schiste est remarquable avec sa toiture à coyau recouverte d’ardoises et son assemblage de briques en forme de gouttelettes sous la corniche
Le Jardin des Plantes
Le “ Jardin des plantes ” a pour but principal de réconcilier l’homme moderne avec les plantes sauvages afin qu’elles soient mieux respectées et intégrées aux activités humaines, que ce soit dans les milieux naturels, aux bord des chemins ou dans les jardins. Le jardin propose une collection d’environ 250 espèces de plantes, essentiellement indigènes, qui présentent un caractère utilitaire au sens large. On y découvre des espaces thématiques: plantes toxiques, sauvages comestibles, légumes oubliés ou originaux, un jardin des insectes butineurs et des plantes tinctoriales. Panneaux explicatifs, nichoirs pour oiseaux variés et pour abeilles solitaires, mangeoires, plantes en pot pour aménagements semi-naturels dans un jardin, documentation variée et propositions de jeux pour petits et grands, complètent la réalisation.
Les typhons
Le site classé de la “ Butte Saint-Sauveur ” porte le nom d’une très ancienne chapelle située au sommet de la butte. Il n’en reste que quelques vestiges, notamment une sculpture représentant un Agnus Dei, de style roman. Ce site est exceptionnel du point de vue géologique: il est constitué de roches volcaniques qualifiées de “ typhons de Pitet ” par le géologue André Dumont, et connues dans la région sous le nom de “ la pierre qui pleure ”. En effet, cette pierre poreuse, appelée “ tuf kératophyrique ” suintait par moment. Elle fut exploitée pour la construction telle qu’en témoigne la “ carrière ” dont le fond s’est transformé aujourd’hui en deux petits étangs bien cachés dans la verdure.
FALLAIS
Le château
C’est un château fort de plaine, entouré de douves, dont l’origine remonterait au 11è siècle. C’était d’abord une “ tour forte ” érigée par les Beaufort, riche famille de Seigneurs. Transformé, restauré au cours des siècles, il nous apparaît dans toute sa beauté. La pierre calcaire se détache joliment sur un fond de verdure. C’est un vaste quadrilatère de 65 m. sur 45 m. flanqué aux angles de quatre tours rondes. La tour Saint-Jean au Sud-Ouest contenait une chapelle, la tour de la Monnaie au Sud-Est où le Sire de Fallais avait le droit de battre monnaie, la tour Grignard au Nord-Est et la tour de Bourgogne au Nord-Ouest. Un large porche surmonté d’un mâchicoulis et, à droite, une petite porte appelée “ poterne ” forment les deux entrées du château. Chaque entrée était munie d’un pont-levis d’une portée de 4 m. Le plus large des ponts était manoeuvré par deux bras qui se rabattaient contre le porche et dont on aperçoit les deux glissières dans la pierre. Celui de la poterne s’appelait “ la planchette ”. Il était suspendu à un seul bras qui disparaissait dans la glissière de droite en se rabattant. La poterne se prolongeait par un étroit couloir fermé à son extrémité par une solide porte. Chaque visiteur passant par là devait montrer patte blanche pour pénétrer dans la cour du château !
Les visiteurs célèbres
En 1465, Charles le Téméraire avec son prisonnier Louis XI, roi de France y résida avant la Bataille des 600 franchimontois. En 1675, Louis XIV, roi de France, séjourna à Fallais et ordonna la destruction du château pour venger son aïeul Louis XI. Grâce au sang-froid des fallaisiennes, le château ne fut pas détruit. Elles offrirent des galettes au Roi Soleil, qui les trouva excellentes et… retira l’ordre de destruction !
Hubert Krains
Né à Les Waleffes en 1862, c’est un hesbignon incontournable. Hubert Krains fait ses débuts au bureau des postes de Fallais, en qualité d’auxiliaire à l’essai. Pour mesurer l’étendue de sa carrière, disons qu’il fut le Secrétaire du Bureau International de l’Union postale Universelle à Berne et, qu’en 1925, il accède au grade de Directeur Général des Postes de Belgique. En 1927, il devient Directeur de l’Académie Royale Belge de Langue et de Littérature Française de Belgique. Bien qu’il voyage dans le monde entier, l’action de tous ses livres se situe dans sa terre natale. Dans “ Le Pain Noir ”, son roman le plus célèbre, publié à Paris en 1904 par Le Mercure de France, Hubert Krains raconte le désespoir d’un aubergiste ruiné par la construction du chemin de fer Hesbaye-Condroz, la future ligne 127, qui, aidé par sa femme Thérèse, essaie en vain de survivre. “ Le Pain Noir ” a été traduit en néerlandais par la soeur de Vincent Van Gogh. Tragique ironie du sort, le 10 mai 1934, Hubert Krains tombe du train qui le ramenait à Bruxelles et meurt broyé sous les rails.
BRAIVES, le village
Entre les peupliers, on devine une imposante bâtisse blanche, le château de Marotte, cette gentilhommière de plaine qui a été construite vers 1275. La restauration s’inspire du style Louis XIV. Les terrains marécageux qui l’entourent présentent un grand intérêt biologique. La phragmitale, peuplement de roseaux communs, abrite de nombreuses espèces d’oiseaux dont certaines rares pour la région. Le marais a également une fonction potentielle de frayère pour divers poissons de Mehaigne, et particulièrement pour le brochet.
Le moulin
A hauteur du pont sur la Mehaigne, on découvre, à gauche, un bâtiment rectangulaire, d’allure classique, en briques et en pierres calcaires, peint en blanc. C’est un moulin à eau “ banal ” qui appartenait au seigneur, mais qui pouvait être utilisé par tous moyennant une redevance appelée “ banalité ”. La construction actuelle date de 1758. Comme les autres moulins de la Mehaigne, celui-ci a nécessité la création d’un bief, ou dérivation, destiné à régulariser le courant alimentant la roue à aubes. Après l’abandon de l’activité du moulin, la dérivation est devenue une excellente frayère pour les poissons liés aux eaux calmes. A droite de la route, un bâtiment abritait sous l’Ancien Régime la franche taverne où l’on pouvait vendre et consommer la cervoise. Le château, la franche taverne, l’église et le moulin banal étaient les bâtiments représentatifs du régime seigneurial.
Le Parc naturel
Situé dans le triangle formé par les villes de Huy, Andenne et Hannut, le “ Parc Naturel des Vallées de la Burdinale et de la Mehaigne ” concerne les entités de Braives, Burdinne, Héron et Wanze. Dans une zone d’environ 11.000 ha, il regroupe 22 villages qui font l’objet de mesures spéciales de protection de l’environnement, de conservation de la nature et de valorisation du patrimoine bâti. Le développement économique est également pris en considération, entre autres par la promotion d’un tourisme rural diffus et de qualité. Pour une visite en famille, ou comme but d’excursion pour des groupes, ou encore dans le cadre d’une “ journée-nature ” pour élèves et enseignants, le Parc Naturel propose, outre le jardin des plantes, des circuits touristiques, des expositions, des promenades pédestres fléchées, des possibilités de restauration variées et les services de guides spécialisés. Des produits artisanaux sont disponibles à la Maison du Parc: cidre, vin de pommes et sirop préparés à partir de fruits récoltés dans le parc.
Le faucon crécerelle
Dans ce paysage de campagnes ouvertes, nous pouvons très souvent l’observer. Ce petit rapace, de la taille d’un gros pigeon, aime se percher sur les fils électriques, mais pratique également un curieux vol sur place lorsqu’il se met à l’affût des petits rongeurs, ses proies préférées. Il n’est guère farouche et se reconnaît aisément à sa silhouette: ailes pointues, queue longue et étroite. Le dessus des ailes, de couleur marron, est également caractéristique. Le faucon crécerelle niche souvent dans des hauts bâtiments tranquilles, mais également dans de gros arbres ou dans des carrières abandonnées. Très lié aux paysages ouverts façonnés par l’homme, il a été choisi comme l’un des emblèmes du Parc Naturel des vallées de la Burdinale et de la Mehaigne.
AVENNES
Le village est situé sur la “ Promenade des martins-pêcheurs ”, une des quatre promenades pédestres avec celles des Chevreuils, des Bergeronnettes et des Alouettes, sillonnant l’entité braivoise, Avennes propose de découvrir son église Saint-Martin de style néo-roman et le moulin à grains de Vélupont, attesté dès la fin du Moyen-Age. Il a fonctionné jusqu’en 1960 et les vestiges de la roue à aubes sont encore visibles au pignon.
La Mehaigne
Cet affluent de la Meuse prend sa source à Saint-Denis-Bovesse, en province de Namur, à une altitude de 179 m et rejoint la Meuse à Wanze à une altitude de 70 mètres. Peu polluée, elle est une des rares rivières du Nord du sillon Sambre-Meuse qui présente encore un intérêt piscicole et biologique important. Les populations de poissons sont étudiées intensivement par l’Université de Liège qui y a recensé 23 espèces et a notamment fait des réintroductions d’ombres et de barbeaux.
HANNUT
VILLERS-LE-PEUPLIER
Ombragée par quatre tilleuls, la chapelle votive Notre-Dame de Bon Secours, érigée en 1830, forme un ensemble agréable et reposant, à deux pas de la promenade. Le hameau de la chapelle s’appelait “ Le Perroquet ” en souvenir d’un estaminet aujourd’hui disparu. La ferme du Vivier, toute proche, dont le nom évoque l’étang jadis poissonneux situé derrière les bâtiments, date vraisemblablement du 11è siècle. L’ancien château, dont la tour a été heureusement restaurée, est typique des édifices seigneuriaux du 17è siècle, époque confirmée par les quatre ancres au-dessus du porche (1630).
HANNUT
Jadis ville du Brabant, avec son fier château et ses remparts réputés imprenables, Hannut était une avancée que les Princes-Evêques liégeois voyaient d’un mauvais oeil. Carrefour au milieu des champs, brûlée et saccagée, l’histoire, sans pitié, a écrasé ses propres vestiges. Mais la vie, elle, n’a jamais pu l’effacer car Hannut n’a jamais été esclave que de sa liberté. La Hesbaye hannutoise forme un plateau où les villages se dissimulent dans le fond des vallées. Ils ont su conserver cet aspect tranquille que les trépidations de l’époque actuelle n’ont pu altérer. Ici les saisons et le climat influencent un décor et une population orientée depuis des temps immémoriaux vers l’agriculture. Ses campagnes, si propices au travail de la terre ont hélas souvent servi de champs de bataille où l’âme belliqueuse des hommes trouvait un exutoire parfait pour vider de vaines querelles. Saison après saison, malgré les troupes qui fourrageaient les champs et les calamités naturelles qui les ravageaient, l’homme a su cultiver une terre exigeante mais généreuse. Les villages groupés autour de leur clocher ne manquent pas de caractère et sont le reflet de leurs habitants. Le centre de Hannut constitue un noeud routier important vers lequel convergent les routes venant de Namur, Huy, Wavre, Saint-Trond, Landen et Tirlemont. L’église Saint-Christophe dont la nef gothique date vraisemblablement de 1331, a beaucoup souffert des conflits, notamment au 17è siècle où elle connut deux destructions lors de la prise de la ville par des soudards venus de Hollande. L’église possède une statue monumentale de Saint-Christophe, patron de la ville, sculptée dans un tronc d’arbre de près de quatre mètres de haut, et datant du 14è siècle. Chaque premier dimanche d’août, le pèlerinage à Saint-Christophe, patron des voyageurs, s’accompagne d’une bénédiction des voitures automobiles.
Un peu d’histoire
L’homme néolithique a laissé de nombreuses traces et c’est avec lui que débute le déboisement de nos campagnes et que s’installe la première industrie, celle du silex. Mais c’est avec la conquête romaine que l’histoire pénètre en Hesbaye. La plupart de nos villages assistent au développement de petites exploitations agricoles bâties en dur. Cette période de prospérité durera trois siècles. Les 4è et 5è siècles voient la désintégration des structures gallo-romaines et l’établissement des Francs dans nos régions. Dès cette époque, l’établissement de nos bourgades est fixé. Un peu plus tard, s’instaure le morcellement territorial qui, durant la période médiévale, fera connaître à nos malheureux ancêtres de nombreux conflits armés ravageant champs et villages. Liège et Brabant se disputent âprement nos contrées situées à leurs marches. Après l’unification, toute relative, de nos provinces sous la tutelle bourguignonne, l’état de guerre continue. La Hesbaye voit passer les armées bourguignonnes, espagnoles, hollandaises, françaises et enfin, plus près de nous, allemandes. Ses campagnes se sont toujours admirablement et malheureusement prêtées à l’art militaire, de la bataille rangée aux combats de chars. Maintenant que la paix règne, sa population vit courageusement une existence difficile à plus d’un égard dans un monde en pleine mutation. Mais, se souvenant du chemin parcouru, elle garde confiance en une région dont elle n’a pas fini d’extraire les ressources inépuisables.
BERTREE
Le 13 octobre 1213, à la limite des communes de Bertrée, Cras-Avernas et Montenaken, eurent lieu d’âpres combats qui sont restés inscrits dans l’histoire sous le nom de “ Bataille de Steppes ”. Ils opposaient Henri 1er le Guerroyeur, duc de Brabant, et Hugues de Pierpont, prince-évêque de Liège. La victoire revint aux liégeois qui poursuivirent les brabançons au-delà de Hannut. La “ Bataille de Steppes ”, avec ses deux mille morts, est un point fort du conflit qui opposa pendant plus de 200 ans Liège au Brabant. Ces deux états indépendants possédaient des visées expansionnistes qui se matérialisèrent dès le 12è siècle par des conflits armés. Bien des combats, entrecoupés de trêves éphémères, de compromis boiteux et de pénibles négociations, se succédèrent jusqu’en 1378. Alors les deux adversaires, las d’épuiser leurs forces en des querelles stériles, entameront des négociations plus durables. Laissons là ces campagnes gorgées de sang pour aller à la découverte du patrimoine de Bertrée et notamment de deux fermes remarquables, la ferme Delange et la ferme Seny. Ce grand bâtiment-ci était jadis le prieuré de Bertrée. Le monastère fut fondé vers l’an 1000 par Saint Odilon, abbé de Cluny, à l’emplacement présumé d’un hospice. L’église Saint-Martin est datée 1756 par un chronogramme placé au-dessus du porche. Un beau relief, probablement du 13è siècle, représentant le saint patron de la paroisse, orne le fronton. De belles pierres tombales du 15è au 17è siècle entourent le bâtiment. Rappel nostalgique de l’activité ferroviaire, la petite “ Gare oubliée ” a été heureusement reconvertie en une agréable habitation privée.
LANDEN
WAASMONT
C’est un des 14 villages de Landen. Dans la campagne, une butte peu élevée apparaît dans le paysage, c’est la “ Plattetombe ”, une sépulture romaine. L’église “ Sint-Pancratius ”, qui date du 18è siècle, est érigée dans un angle du domaine du château. Elle contient des statuettes en bois de tilleul. Chaque année, pendant la période de Noël, une crèche unique dans la région mérite une visite. C’est en quittant ce village que nous franchissons la frontière linguistique.
Le bouillon blanc
Appelé aussi molène ou cierge de Notre-Dame, vous le rencontrerez très souvent car il aime les coupes forestières, les friches, les terrains rocailleux et… le ballast des voies ferrées, préférant les sols secs. De juillet à octobre, les longs épis jaunes pouvant atteindre deux mètres de haut attirent les insectes mellifères. C’est une plante médicinale dont les propriétés sont bien établies. Préparée avec ses fleurs et filtrée à travers un linge pour éliminer les poils dont elles sont couvertes, la décoction possède des propriétés béchiques, calmant la toux et les irritations du larynx.
LANDEN, la ville
Située en Flandre, juste après la frontière linguistique, la ville de Landen est composée de 14 communes fusionnées et compte 14.000 habitants. De 1800 à 1964, la ville était en province de Liège. En 1964, elle fait partie du Brabant et, à partir de 1995, de la province de “ Vlaams-Brabant ”. Landen est le “ Berceau des Carolingiens ” avec Pépin de Landen (580-640) et sa fille Sainte-Gertrude (626-659). Dès 1838, Landen était un noeud ferroviaire important. Aujourd’hui, les lignes 36 Liège-Bruxelles et 21 Genk-Hasselt-Landen, permettent d’y accéder facilement en train, tandis que l’autoroute E40, sortie 28, permet aux automobilistes de rallier la ville.
Landen est riche en possibilités d’activités récréatives, culturelles et de découvertes nature. Au départ du “ Provinciaal Trefcentrum Rufferdinge ”, ancien moulin à eau restauré, elle s’est dotée d’une “ véloroute ” de 43 km qui va à la découverte des 14 villages de l’entité. D’une superficie de 7 hectares, “ De Beemden ” est un domaine récréatif jouxtant une réserve naturelle, non loin du centre ville, dans la vallée de la Zeype et du Molenbeek. Des prairies, des étangs et des marais abritent une flore et une faune remarquables. Des promenades parcourent le domaine qui est librement accessible. Le parc récréatif est le point de départ d’une promenade vers le site archéologique “ Sint Gitter ”, près de la tombe de Pépin de Landen.
A.S.B.L la Traversine
Moniteur belge du 25 mars 1999.
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Le bureau exécutif
Président : Hotton Emile (Condroz liégeois), rue Roi Albert, 12 – 4560 CLAVIER – Tél./Fax : 086/34 46 57
Vice-Présidences : Gonne Luc (Hesbaye), Lemye Jacques (Condroz namurois), Leroy René (Vlaams Brabant)
Secrétariat :
Trésorerie :
Membres : Hermant Guy (ville de Ciney), Loumaye Marc (ville de Huy), Vanrutten Ingrid (stad Landen)